Entre la personne devenue malade et le médecin qui la soigne se noue une relation singulière, dont l'éthique médicale contemporaine, mettant fin au paternalisme, suggère qu'il devrait s’agir d’une relation d’égal à égal.
Côte : 174.2 REA
Ce livre analyse la double signification du concept de soin : soin de soi du point de vue de la personne malade, soin du malade par le médecin. Son but est de montrer comment ces deux aspects du soin ne cessent de se correspondre dans une relation certes égalitaire, mais aussi asymétrique.
Soin et souci de soi s’apparentent car tous deux mettent en jeu une relation profonde à la temporalité : le malade se soigne s’il a le souci de son devenir, dont la forme la plus haute est l’amour de soi. Chez certaines personnes, l’entrée dans la maladie conduit à une ambivalence de l’esprit qui les en empêche, et ceci est source d’angoisse. Le médecin soigne : ce livre suggère qu’il ne s’agit pas seulement pour le médecin d’apporter un traitement, mais aussi d’aider le patient à mettre fin à cette ambivalence. Pour cela, il met en œuvre vis-à-vis du patient dont il a le souci une forme d’amour compatible avec le respect de son autonomie.
Ainsi se construit pas à pas une théorie du soin dans laquelle les concepts d’empathie, de sympathie, d’autonomie, de respect, de confiance et, finalement, de personne humaine trouvent leur véritable place.