La bioéthique ne concerne pas uniquement les aspects les plus innovants ou performants de la biomédecine ; elle interroge les valeurs du soin, cette notion de care désormais au coeur du politique qui, au-delà d'une approche strictement médicale (cure), définit la sollicitude exprimée dans l'acte de soin.
Côte : 174.2 TRA
Depuis quelques années, le «droit de la personne malade» induit de nouvelles pratiques. Au coeur du soin, les circonstances délicates de l'annonce de la maladie, celles de la décision partagée incitent à penser différemment la relation aux malades. Mais les avancées biomédicales sollicitent également une réflexion approfondie portant sur les mutations produites notamment par la pratique des tests génétiques, la thérapie cellulaire, l'assistance médicale à la procréation, les neurosciences, les allogreffes de face, les prélèvements d'organes. Les nouvelles représentations de la vie, du vivant, de la fin de vie, voire de la mort dite «clinique» déplacent les repères et peuvent inciter à des ruptures qui affectent nos conceptions de la personne et les valeurs constitutives de la démocratie.
Ce traité a l'ambition de contribuer à inventer une bioéthique respectueuse des principes du vivre ensemble qui concilie l'humanité du soin avec sa technicité.
Emmanuel Hirsch est directeur de l'Espace éthique/Assistance publique - Hôpitaux de Paris, responsable de l'Espace national de réflexion éthique sur la maladie d'Alzheimer, professeur d'éthique médicale à la faculté de médecine, université Paris-Sud 11 (dont il dirige le Département de recherche en éthique).