Après la crise financière de 2007-2008, il est devenu banal de dénoncer l'absurdité d'un marché omniscient, omnipotent et autorégulateur. Cet ouvrage montre cependant que, loin de relever d'une pure "folie", ce chaos procède d'une rationalité dont l'action est souterraine, diffuse et globale. Cette rationalité, qui est la raison du capitalisme contemporain, est le néolibéralisme lui-même.
Côte : 306.342 DAR
Explorant sa genèse doctrinale et les circonstances politiques et économiques de son déploiement, les auteurs lèvent les nombreux malentendus qui l'entourent : le néolibéralisme n'est ni un retour au libéralisme classique ni la restauration d'un capitalisme " pur " qui refermerait la longue parenthèse keynésienne. Commettre ce contresens, c'est ne pas comprendre ce qu'il y a précisément de nouveau dans le néolibéralisme. Son originalité tient plutôt d'un retournement que d'un retour : Loin de voir dans le marché une donnée naturelle qui limiterait l'action de l'État, il se fixe pour objectif de construire le marche et de faire de l'entreprise le modèle du gouvernement des sujets. " Par des voies multiples, le néolibéralisme s'est imposé comme la nouvelle raison du monde, qui fait de la concurrence la norme universelle des conduites et ne laisse intacte aucune sphère de l'existence humaine, individuelle ou collective. Cette logique normative érode jusqu'à la conception classique de la démocratie. Elle introduit des formes inédites d'assujettissement qui constituent, pour ceux qui la contestent, un défi politique et intellectuel inédit. Seule l'intelligence de cette rationalité permettra de lui opposer une véritable résistance et d'ouvrir un autre avenir.