La guerre en Ukraine, qui dure déjà depuis quatre semaines, a suscité un élan inédit en Europe pour accueillir les populations aussi bien au niveau des institutions, des gouvernements, que des citoyens. Le Comité Consultatif National d’Ethique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE) rappelle en ces circonstances le caractère universel du devoir de fraternité à l’égard de tous les migrants ou réfugiés, quels que soient les pays d’où ils proviennent et les causes de leur départ.
Notre pays, comme beaucoup d’autres en Europe, est confronté à de nombreuses vagues de personnes migrantes ou réfugiées chassées de leur pays par la guerre, la misère, ou plus largement le non-respect des droits de l’homme. De nombreux habitants de l’Ukraine, fuyant la guerre et des conditions de vie devenues inacceptables, franchissent les frontières européennes pour y trouver refuge. La décision prise par l’Union européenne de leur accorder un mécanisme d’accueil inédit de « protection temporaire » signe une prise de conscience politique manifeste des Etats membres et un engagement sans précédent dans la gestion d’une crise humanitaire majeure. Les citoyens de nombreux pays, dont la France, font preuve d’un élan solidaire et d’accueil sans pareil, prenant pleinement part à ce mouvement.
Le CCNE, dans son rôle de vigie et d’alerte quant aux problématiques éthiques dans le domaine des sciences et de la vie et de la santé, s’est saisi de la question de la migration en 2017 dans son Avis 127 « Santé des migrants et exigence éthique ». Il choisissait de donner la priorité au respect de la dignité des personnes, et également à la solidarité qui s’exprime dans la fraternité et dans le devoir d’hospitalité. Il insistait également sur le principe de l’équité qui se traduit par un accès pour tous aux soins et au bien-être physique, mental et social.